Spectacles
L'Arrache-coeur
Théâtre DouzeJusqu'au 21 avril. A voir avec les lycéens qui lisent ou étudient Boris Vian ! Une mise en scène superbe, qui permet d’entrer de plain pied dans ce texte très surprenant, voire dérangeant, aujourd’hui encore. L’univers créé par Boris Vian est glauque, bizarre, il faut accepter de s’y plonger. Les personnages sont peu reluisants, leurs délires confèrent à l’absurde.
Dans l’arrache cœur, Boris Vian décrit un psychiatre qui arrive dans un village isolé. Il fait d’abord la connaissance d’une femme mariée, qui accouche de triplés et ne veut plus ensuite avec la moindre relation charnelle avec son époux. D’une manière plus générale, la société déshumanisée de ce village est cruelle et assez cauchemardesque. Les animaux y sont torturés, les enfants maltraités, les vieux abandonnés au rebut.
La bonne idée du metteur en scène est d’avoir restitué cet univers, avec une immense toile blanche, qui se déplie, se gonfle, se transforme, se retrouve au sol. Cette toile imprévisible, qui captive le spectateur, se transforme aussi en piège dont les habitants ne peuvent sortir. Ainsi la mère, qui craint de donner un peu de liberté à ses enfants, se comporte comme une araignée, et tisse une toile qui emprisonne ses petits.
Durée 1h30.
Texte de Boris Vian.
Mise en scène et adaptation : Eric Bertrand.
Direction d'acteurs, Nathalie Guilmard.
Création des marionnettes, Antoine Milian.
Costumes Juliette Lenfant.
Musique Jacques Fantino. Lumières Xavier Duthu.
Avec Nathalie Guilmard, Oriane Hooh, Ronan Rivière, Mickaël Délis, David Mandineau.